Après les deux albums « Saltos » (2015), et « Cavernes » (2018), PEREZ écrit ici le troisième chapitre de son histoire avec « SUREX » :
un coup de chaud, à la fois fièvre et antidote, où l’artiste réoriente sa pop vers la lumière, ample et divagatrice.
Suite à la chanson française post-80’s de « Saltos », et aux tanières métalliques de « Cavernes » qui puisaient leur énergie radicale dans la nuit des clubs berlinois, PEREZ redistribue aujourd’hui les cartes sur la route. Un ruban d’asphalte le long des 60’s et des 70’s, courant jusqu’à nos jours. On y voit défiler à l’état gazeux les mirages de Sun Ra, Robert Wyatt, Laurie Anderson, ou même Booba, avec pour carburants la pop psyché, le free jazz, la house et la trap, faisant fi des signalisations. Aveugle aux flèches sous le soleil de ses nou- velles intentions, l’artiste de 33 ans choisi de dérouler son voyage harmonique jusqu’au bout.
Accompagné du musicien électronique Strip Steve (Boys Noize, Waxtefacts, Clone Royal Oak), avec lequel il collabore depuis plusieurs années, c’est encore en studio à Berlin qu’il a vu la lumière, mais cette fois-ci dirigée plein Sud. Vers l’Espagne, plus exactement, terre de ses ancêtres, jouxte et exotique, dont le classicisme n’égale que l’extravagance. Un territoire réel qui côtoie les fantasmes et les rêves, où tout semble encore à faire pour PEREZ. Il en évoque depuis toujours la puissance créatrice, autant qu’il en redoute les conséquences sur la vie, la vraie. C’est donc sous le signe du songe que le chanteur a défini sa zone de jeu, miroitante dans son propre reflet (« Animaux »), délaissant presque totalement les narrations-fleuves qui ont fait sa réputation au profit de la musique, dans des morceaux dispositifs (« El Sueno ») où les images s’enchâssent jusqu’à perte de vue. Parfois même de raison, dans un mélange de pop rituelle et de morceaux laboratoires qui donne à ce « SUREX » l’attrait ludique des véri- tables expériences.
Aux moyens de rythmes africains et sud-améri- cains, de prédications house (« Z ») et de pianos trop libres pour être honnêtes, l’ex-jeune garçon moderne trace son chemin en inversant plusieurs pressions. Celle des mots, celle des thèmes et des tons.
Fort d’une voix claire qui contraste avec les profondeurs vocales des précédentes aventures, il arpente pour la première fois un versant politique, invoque l’émancipation des valeurs anciennes en trois actes (« Du Lait dans les yeux »), questionne le tragique (« Amigo »), fait cohabiter l’anecdotique et l’historique (« Hiroshima »), pour mieux s’ouvrir sur l’univers et sa conquête (« Le Sable Rouge »). Avant de piquer nos désirs à coups de basses virtuelles (« Acier ») ou de dessiner les atours d’un ultime duel interne, ivre de chœurs butés, dans une hémorragie à ciel ouvert (« Allongé sur la plage »).
C’est sur ces voies à plusieurs sens que l’équi- libre se crée, éclate au visage de la réalité,et en élargit le cadre, loin devant. Pourvu qu’elles n’en finissent pas.
◆ INFOS PRATIQUES ◆
La Maroquinerie
23 Rue Boyer, 75020 Paris
Ouverture des portes à 19h30
Restaurant de La Maroquinerie ouvert sur place tous les soirs de la semaine - Menu 4 entrées, 4 plats, 4 désserts / Cartes de Vins et Bar ouvert jusqu'à 2:00.
◆ ACCÈS ◆
Ⓜ METRO 3 - Gambetta
Ⓜ METRO 2 - Ménilmontant
La Maroquinerie est accessible aux personnes en situation de handicap.
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